Tutoriel – Nettoyage du capteur d’un réflex
Il arrive toujours un moment ou l’on se retrouve avec des poussières sur le capteur. Malheureusement ce que l’on trouve sur l’internet comme information ou tutoriels à propos du nettoyage est soit bien maigre ou complètement faux. J’en avais un peu marre de voir certaines bêtises ou d’autres être incomplet. Ce tutoriel va guider l’utilisateur dans sa quête du nettoyage de capteur.
Ce tutoriel est découpé en plusieurs sections qui permettront de le consulter par module. Pour ce faire un petit sommaire s’impose.
Sommaire
- Préambule
- C’est quoi exactement ?
- A quoi ressemble la poussière sur une photo?
- D’où vient la poussière ?
- Les poussières sèches
- Les poussières grasses
- Pourquoi la poussière colle au capteur ?
- Comment se faufile t-elle ?
- Comment s’en prémunir ?
- Les opérations
- Faire la photo de contrôle
- Diagnostic : C’est grave docteur ?
- Les différents outils
- Trouver et préparer la bonne méthode
- La procédure
- Méthode sèche
- Méthode humide
- Divers
- Les choses à ne jamais faire
- Les choses à faire pour éviter la poussière
- Références
- Notes
Préambule
Les fabricants sont très prompt annuler les garanties. C’est bien évidement pour ne pas avoir se soucier des maladroits qui ont les doigts plein de gras. Il important de savoir que les comptoirs SAV des fabricants proposent des services incluant le nettoyage du capteur. Si votre appareil est sous garantie et que le fabricant fait l’opération alors profitez en! Même hors garantie on peut sans trop de frais le faire faire par les SAV du fabricant (donc quelqu’un qui connaît la procédure).
L’auteur ne peut en aucun cas être tenu responsable d’une mauvaise manipulation et/ou interprétation d’un utilisateur. Cet article relate les méthodes actuellement utilisées par des photographes chevronnés. Il importe à l’utilisateur d’évaluer sa connaissance du sujet avant de se lancer dans une opération de nettoyage d’un capteur photo.
C’est quoi exactement ?
A quoi ressemble la poussière sur une photo?
La poussière sur le capteur n’est pas trop gênante en soit quand on prend des photos avec une grande ouverture et que ce sont des plans qui incluent beaucoup de détails. Avec une grande ouverture on aura une auréole plutôt qu’une tache bien nette. A l’inverse un plan uni (Ex: ciel) avec une petite ouverture va tout de suite être un peu plus voyante. Les taches ressortent donc sur un fond uni et avec une petite ouverture.
Un autre élément qui joue sur la visibilité des poussières est le nombre de pixels disponible sur le capteur. Sur un capteur de 40 mégapixels (Ex: D800) on verra plus finement… tout. Même les poussières plus petites. Sur un capteur moins fourni en pixel (Ex: D4) on aura nettement moins de problèmes.
Pour résumer:
Visible | Inaperçu | |
---|---|---|
Ouverture | Petite (F>14) | Grande (F<14) |
Fond | Uni | Détaillé |
Taille capteur | Grand (>24Mp) | Petit(<24Mp) |
D’où vient la poussière ?
Dans la plupart des cas on les appelle les « contaminants ». C’est bien évidement ce qu’elles sont pour le capteur mais aussi car il y en a plusieurs types. Elles sont regroupées en deux catégories pour la photographie : les poussières dites « sèches » et les poussières « grasses ».
Il y en a partout sur terre au grand dam des femmes. On ne peut jamais complètement la chasser. Les milieux dits stérile sont des lieux dont l’air est filtré avec un taux de capture des contaminants avoisinant les +99%. Généralement ce sont des milieux ou une activité industrielle de pointe siège (Microprocesseur, capteurs et « sensor swab » 🙂 ). Toutefois 99% n’est pas 100%. Il y a toujours un risque.
Le type de poussière qui va contaminer le capteur va dépendre de l’endroit ou l’on se trouve. En haute montagne on ne sera pas confronté au même taux de contaminants qu’en bord de mer, ni les mêmes. Les latitudes, les vents, la végétation changent aussi la donne. Le monde est ainsi fait.
Les poussières sèches
Les poussières sèches sont principalement des débris minéraux mais également certain débris d’autres matériaux. Par exemple dans une menuiserie on traite du bois qui est organique au départ (plein d’eau) mais qui ne contaminera pas comme une substance organique du fait que le bois est séché avant d’être travaillé. La sciure de bois est un exemple classique qui produit des poussières de toute les tailles.
Les poussières grasses
Elles sont de plusieurs types mais auront à peu de choses près le même comportement en ce qui concerne la contamination du capteur. La fine équipe se compose de la suie (résultat d’une combustion incomplète comme un hydrocarbure), les pollens et les poils. Ces derniers quand bien même, ils semblent être secs sont en réalité à classer dans les poussières grasses. Ils s’accompagnent toujours d’une quantité de sébum ou encore d’eau et donc laissent une trace et / ou collent.
Autrement ?
Certains appareils ont un velours ou plastique chargé d’amortir les mouvements du miroir. Il arrive que ce soit cette petite chose qui produise des contaminants. D’autre contaminant sont produit par les mécanismes de l’appareil au début de sa vie. Il faut un rodage si on peut dire.
Et l’huile? Nikon a fait la fâcheuse expérience d’un mécanisme d’obturation projetant de l’huile sur le capteur. Mauvais réglage sur une machine ou dosage maladroit à l’ingénierie ? on ne saura pas. Le D600 a donc commencé son existence avec un vilain défaut. Toutefois Nikon a pris en charge la chose au niveau SAV. Aujourd’hui le D610 est sorti et semble s’en sortir un peu mieux. Quoiqu’il en soit les projections d’huile sont aussi un problème pour le capteur et ne sont pas réduite au simple cas du D600. tous les fabricants et tous les réflex utilisent de l’huile.
Pourquoi la poussière colle au capteur ?
C’est assez simple en fait. Le capteur est dit « statique » (enfin ces photo-sites). Naturellement il attire la poussière. S’il était antistatique il la repousserait. Sachant que les contaminants volent dans l’air en plus ou moins grande concentration, il arrivera fatalement qu’une quantité arrive à se glisser jusqu’au capteur. Quand bien même les fabricants recouvrent l’extérieur de leurs créations de matières antistatiques cela ne fait que réduire le risque pas l’empêcher.
Comment se faufile t-elle ?
L’accessibilité au capteur d’un réflex est assez évidente. Il faut tout de même connaître les façons dont les contaminants entrent dans la chambre.
- Le changement d’objectif est LA grande porte d’entrée des contaminants mais ce n’est pas par que le plus gros volume de contaminants passe. Et non ! Rien n’empêche de faire des changement rapide d’objectif et de mettre des bouchons sur les boîtiers. N’est ce pas ?
- L’autre véritable accès (un peu plus subtile) vient de la pression ou dépression créée par les changements de géométrie d’un objectif zoom. Lorsqu’on « déplie », on crée un appel d’air à l’intérieur et l’air viendra naturellement de l’extérieur. Même si les fabricants équipent leur zoom de systèmes anti-poussière cela ne peut pas tout arrêter. Cela ne fait au mieux que retarder l’inévitable. Pour le démontrer ouvrez la trappe des logements de carte mémoire et approchez votre visage de manière à sentir le vent quand vous dépliez ou repliez le zoom. Si votre appareil n’est pas tropicalisé vous sentirez un petit flux. Cela ne décoiffe pas mais c’est suffisant pour transporter un bon nombre de choses. Un objectif à focal fixe réduit considérablement le risque.
- Le miroir crée de par son mouvement rapide une série de courant d’air de la même façon que le battement d’une aile d’oiseau. Au niveau microscopique la force de ces courants est très grande. Si cela remue de l’air cela transporte des contaminants.
Comment s’en prémunir ?
L’important pour combattre la poussière est de faire en sorte que le boîtier soit le moins possible en contact avec les contaminants. Et si on peut l’éviter plutôt que de faire un nettoyage du capteur pourquoi s’en priver.
- Le rangement dans un sac est de rigueur
- Les bouchons!!!
- Nettoyer les objectifs correctement
- Le changement d’objectif doit se faire avec une méthodologie appropriée
- Utiliser le zoom à bon escient
- Avoir de quoi nettoyer l’appareil durant les déplacements
Les opérations
Faire la photo de contrôle
Pour faire le nettoyage il faut savoir quel est l’état du capteur. La photo de contrôle est assez facile à réaliser. Suivez les instructions suivantes:
- Choisir une valeur ISO la plus faible possible
- Mode A
- Prendre la plus petite ouverture (F22)
- Zoomer entre 50 & 70 si votre objectif est un zoom
- Régler le point sur l’infini
- Trouver une surface blanche (en tout cas claire et unie comme un plafond)
- Vérifier l’exposition afin d’avoir une pose longue d’une seconde ou plus
Lors de la prise de vue, il faut bouger le reflex pour éviter de confondre un détail de la surface photographiée avec un contaminant. Même si c’est un plafond, il y a toujours une petit aspérité ou une fissure dans la peinture. Un mouvement en cercle est parfaitement convenable. Le résultat de la photo va donner un flou de bougé à tous les coins. Si la photo est blanc pur alors ça va. S’il y a des points noir assez nets, il y a probablement de la poussière.
Voici un exemple relativement bien corsé:
Voici un autre exemple :
Il ne faut pas oublier qu’un « spot » trouvé en haut à gauche sur la photo est en bas à gauche sur le capteur.
Diagnostic : C’est grave docteur ?
La lutte contre la poussière est une chose qui ne doit pas empêcher de prendre du plaisir à faire de la photographie. On le sait le résultat parfait n’existe pas. Il y aura toujours un atome dans l’univers bien décidé à ennuyer les photographes. Une partie importante de la lutte contre la poussière n’est pas de la chasser mais de faire en sorte qu’elle ne soit pas gênante.
L’évaluation est le premier des devoirs avant d’envisager un nettoyage de capteur. Il faut trouver si oui ou non il y a bien un contaminant sur le capteur (photo de contrôle) ou si c’est sur le miroir / verre de visée ou encore l’objectif. Ce n’est pas une perte de temps que de faire la photo de contrôle avec deux objectifs différents.
Si c’est bien le cas, il faut juger de ce qui est ennuyeux et de ce qui ne l’est pas. Il y a une partie de critères évident comme une le fait qu’une poussière se trouve en plein milieu de l’image. Une autre partie est plus liée à la façon dont vous faites de la photo et ce que vous photographiez.
Des exemples:
- Si vous avez une propension à recadrer vos photos en post production alors un contaminant sur un bord du cadre qui n’est finalement jamais « pris » n’a pas d’incidence.
- Si vous avez des fonds avec beaucoup de détails, il y a de forte chances que le contaminant passe inaperçu.
Votre évaluation doit être réaliste. Les taches sont visiblement très mal aimées par les photographes pour des raisons évidentes mais il faut garder la tête froide et faire ce qui est nécessaire. Nettoyer son capteur toutes les 5 minutes pourrait faire plus de mal que de bien. Votre évaluation doit déboucher sur un profil qui vous aidera à décider du type de poussière (grasse/sèche), du degré de gêne qu’elles occasionne, etc.
Pour résumer:
Gênant | Peu d'impact | |
---|---|---|
Fond | uni dominant | Fond détaillé |
ouverture | F11~14 à 22+ | F1.4 à F11 |
Localisation des contaminants | en plein milieu | sur les bords |
Recadrage | Ponctuel | Fréquent |
Type contaminant | gras | sec |
Les différents outils
Avant de se lancer dans l’opération, il faut le matériel qui convient pour le type d’opération envisagée. Je passe en revue les outils mais aussi les avantages et les inconvénients de chacun.
Loupes éclairantes
C’est mieux pour y voir clair. Il y en a différent type. Elles ne sont pas exemptes de défaut mais assure une fonction primordiale pour le nettoyage. C’est généralement petit et donc facile a transporter. L’inconvénient est que la poussière se colle sur la lentille. On confond parfois entre la poussière sur la loupe et le capteur. Un petit nettoyage humide de la loupe et cela repart.
Des gants
Les gants en plastique peuvent aider certains à y voir plus clair. Toutes les vidéos des grands constructeurs ont toutes un gars avec des gans en plastique. Cela fait plus pro. Blague à part il y a deux grands thèmes. Y voir mieux, et éviter d’apporter des contaminants avec ces mains. On n’y croit jamais mais en réalité nos mains manipulent et donc ramassent au passage un tas de choses. Énormément de choses. Le fait d’utiliser des gants en plastique n’empêche pas le contaminants de voyager puisqu’on fait toujours des manipulations mais ils empêchent de trop en ramener du fait de leurs surface très lisses et aussi ne sont pas grasse comme nos mains. Donc si c’est possible d’en mettre les gants sont toujours les biens venus.
Les poires soufflantes
Elles permettent de souffler de l’air sur le capteur et permettent de se débarrasser des contaminants secs avec une certaine facilité. Il faut absolument éviter les poires en silicone qui attirent les poussières et dans 99% des cas ne filtrent pas l’air. C’est un vrai plus d’avoir une poire équipée d’un filtre de type HEPA (voir lien plus bas). Généralement elles sont plus chère mais en valent la peine. Transportables, elles sont l’indispensable du globe-trotteur.
Pas besoin de racheter, transportable sans contrainte. Tout photographe qui se respecte en a une dans son sac !
Il existe aussi des systèmes permettant d’ioniser l’air que l’on souffle avec la poire. Mais ce n’est pas commercialisé en France (ou vers la France). Si c’est vraiment efficace, c’est un peu dommage. C’est le système Firefly qui est le plus connu. Il y a des revues positives comme des négatives. C’est 50/50.
Les « sensor swab » (bâtonnet spatules)
Les « sensor swab » sont les outils pour la méthode humide. C’est vendu en boite de 10 à utiliser avec un liquide de nettoyage. On trouve des kits intéressants qui réunissent liquide et bâtonnets. Ils existent en plusieurs versions prenant en compte la taille du capteur (full frame vs APS-C / FX vs DX ). Sensor swab Type 2 (APS-C) et Type 3 (Full frame). « Eclipse » pour le liquide de nettoyage.
C’est la solution ultime qui procure de vraie garanties. C’est une solution relativement onéreuse car ils sont à usage unique.
Les pinceaux antistatiques
Bon pour les poussières sèches mais absolument à éviter pour les grasses. Si le pinceau passe sur une poussière grasse alors il y a deux choses qui se passent.
- 1 Il traîne la poussière grasse sur le capteur et produit une trace. Totalement à l’opposé de ce que l’on souhaite.
- 2 Le contaminant a contaminé le pinceau lui aussi le rendant inutilisable sans lui avoir fait passer un nettoyage humide.
Les stylos tampons
Ce sont des stylos munis d’une sorte de patin qui ressemble à de la peau de chamois mais qui est en version synthétique (à base de carbone). Cela permet de trouver une solution à certains problème mais je les relègue au perfectionnement d’un nettoyage d’objectif. Ils ont un usage limité par le nombre d’usage. Un peu comme un chiffon qu’on sali et qu’on devra jeter.
Les pads ou timbres collants
Il finit par laisser des traces mais permet comme pour le stylo de résoudre certains problèmes.
Une démonstration ici:
La bombe à air sec
Pour peu que ce soit de l’air vraiment sec on peut s’en servir mais avec précaution. L’expérience montre que ce ne sont pas des outils sur lesquels on peut s’appuyer. Il y a des ratés comme des jets de gaz encore liquide qui produisent une belle tache sur le capteur. Ou encore des systèmes censés fonctionner « tête en bas » mais qui ne sont pas si fiable que le constructeur veut bien le dire. Je préfère pour ma part les reléguer au nettoyage extérieur du boîtier. C’est même son avantage. Si on ne peut pas passer dans les rainures le souffle de la bombe pourra.
Bombe à vide
C’est la même chose qu’une bombe à air mais à l’envers. Le principe est de faire un aspirateur pour happer les poussières sur le capteur. Il a un défaut qui est que cela remue de l’air qui passe donc de l’extérieur du boîtier vers le capteur puis le tube aspirant.
Nettoyage du capteur automatique
Les appareils moderne et plutôt dans le moyen – haut de gamme disposent de fonctions de nettoyage automatique par vibration ou changement de charge du capteur. Parfois suffisant mais loin d’être porteur de certitude. L’avantage étant que l’on peut contrôler de suite le résultat dans remonter un objectif etc.
Le scotch
Ce bon vieux scotch ne servira pas à nettoyer le capteur rassurons nous tout de suite. Il servira pour le velours qui sert de pare-choc au miroir. Ce n’est pas une opération que l’on fait souvent. C’est surtout pour s’assurer de limiter les contaminants provenant de cette partie. Également on prend un scotch type « crystal » le plus fin possible.
Pour résumer:
Solution | Sèche | Grasse | Méthode | Transportabilité | Préférence d’usage | Renouvellement | Point d’attention |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Poires | Ok | Nok | Sèche | Excellente | Intérieur / extérieur | infini | Mieux avec un filtre HEPA, éviter le silicone |
Swabs+liquide | Ok | Ok | Humide | Moyenne | Intérieur | Usage unique du swab | Produit hautement volatile |
Stylo | Ok | Nok | Sèche | Excellente | Objectifs | Nombre d’usage limité | |
Pinceaux | Ok | Nok | Sèche | Excellente | Intérieur / extérieur & Objectifs | infini | A condition qu’il reste propre |
Bombe a air | Ok | Nok | Sèche | Faible | Extérieur | Contenu limité | Pas toujours bien sec + Sous pression |
Bombe a vide | Ok | Nok | Sèche | Faible | Intérieur | Vide limité | Mouvement d’air de l’extérieur du boîtier vers l’intérieur |
Trouver et préparer la bonne méthode
Une fois l’examen de la photo de contrôle on doit savoir si
- on a de la poussière grasse ou sèche. Le meilleur moyen est de passer un coup de poire soufflante et refaire une photo de contrôle.
- elle est bien gênante
- on a le bon outil pour s’en débarrasser
Préparation
Il ne faut pas se presser. Faire les choses de la bonne manière. En premier lieu il faut de la lumière. En bon photographe vous avez probablement de bonnes sources de lumière. Servez vous en! Il faut également un espace de travail saint. Un endroit peu poussiéreux et bien évidement propre. Il faut un plan de travail dégagé. Un bon mètre carré au minimum. Faire ces opérations sur un coin de table est a proscrire. Il faut préparer le matériel et l’espace pour pouvoir à tour de rôle faire le nettoyage et tester le résultat.
Éviter de planifier le nettoyage après avoir passé l’aspirateur ou fait les lits. Le mieux est d’arriver dans la pièce au moment ou les poussières sont au sol. C’est mieux quand on habite en altitude (montagne). Le truc qu’on peut lire ici ou là de la salle de bain après une douche n’est pas valable pour la France. Ceux qui disent cela sont en général aux USA plutôt cote ouest. C’est vrai que quand tu prends une douche la bas cela sature vite de buée. Ce sont les conditions du climat et la façon de concevoir l’habitat la bas qui rendent l’effet possible (pas facile à faire ici). Une pièce froide est mieux.
Pour résumer:
- Un endroit saint (au repos)
- De la Lumière
- Un espace de travail dégagé
- Disposer les outils et les produits. Bien ordonner les éléments utiles (swab, liquide)
- Avoir des bouchons à portée de main pour protéger
- Avoir un objectif à portée de main pour refaire un test
La procédure
Donc dans l’ordre de gravité :
- Nettoyage automatique si disponible
- Le souffle d’air (pas avec la bouche hein)
- Le nettoyage humide
Si vous n’êtes pas sûr de vous, regardez les vidéos sur Youtube (bons exemples plus bas). Il y en a plein de compétent mais aussi de terriblement mauvais. A force d’en regarder on fini par trouver sont bonheur en éliminant les indélicats. Il ne faut pas hésiter à faire une répétition à vide avant. Les pros aussi le font, je le fais même avec un certain nombre de nettoyage au compteur. La répétition permet de vérifier qu’on oublie rien.
Méthode sèche
Le principe est d’enlever les contaminants de la chambre dans un premier temps.
Une fois installé:
- Ôtez l’objectif du boîtier
- Soulevez le miroir avec un objet fin (une spatule de plastique comme un ancien swab)
- Prenez une bande de scotch et apposez délicatement la face collante sur le velours. Ôtez la bandelette et laissez la de coté. Relâchez le miroir.
- Tenez maintenant le boîtier face avant vers le bas. Assurez vous que vous pourrez le pivoter à volonté sans fatigue. Parfois certains boîtier sont lourd.
- Saisissez la poire et commencez à souffler de l’air en imprimant un mouvement. C’est dire qu’on ne pointe pas la buse de la poire soufflante vers/dans la chambre et qu’on souffle simplement. On fait des passages répétés.
A ce stade vous allez pouvoir utiliser la fonction de levage du miroir de votre reflex. Chaque constructeur a des menus prévus à cet effet. Une fois le miroir levé:
- Tenez toujours le boîtier face avant vers le bas.
- Saisissez la poire et commencez à souffler de l’air en imprimant un mouvement. Faites plusieurs passages.
- Une fois le cycle terminé, éteignez l’appareil (l’obturateur se referme et le miroir redescend).
- Montez un objectif et prenez une photo de contrôle à nouveau.
Je montre ces vidéos pour illustrer bien que je trouve le geste insuffisant. Il devrait donner un mouvement lorsqu’il presse la poire. Une autre vidéo plus bas montre geste bien meilleur.
Si tout ceci n’a pas suffit. On a bel et bien un contaminant gras et la méthode humide va s’imposer.
Méthode humide
Cette fois ci c’est du sérieux! Ha il s’accroche celui la. On est rendu au moment ou il n’y a plus vraiment de solution à part un nettoyage avec la méthode humide.
Avec tout les pré-requis effectués concernant le plan de travail mais aussi l’appareil vous allez pouvoir suivre la procédure suivante. La première fois on se plante souvent. Pas grave (il y a une dizaine de swab dans la boite), répétez le geste tranquillement, et relancez.
- Ôtez l’objectif du boîtier
- Soulevez le miroir à l’aide de la fonction dédiée
- Posez votre boîtier face avant vers le haut.
- Saisissez un swab et ouvrez le sachet avec des ciseaux sans le sortir
- Prenez la solution liquide de l’autre main
- Sortez le swab du sachet et humidifiez le avec la solution. 3 ou 4 gouttes suffisent. Ce n’est pas la peine de mettre plus. Le produit est très efficace et surtout très volatile. C’est aussi la dessus que l’on va pouvoir compter. Si trop de produit se dépose sur votre capteur l’évaporation ne sera pas suffisamment rapide pour créer un flux allant vers le haut et chassant les contaminants de l’air.
- Faites un passage avec une face du swab
- Attendez quelques secondes l’évaporation
- Faites un deuxième passage avec la deuxième face.
- Attendez quelques secondes l’évaporation
- Une fois le cycle terminé, éteignez l’appareil (l’obturateur se referme et le miroir redescend).
- Montez un objectif et prenez une photo de contrôle à nouveau.
La meilleure vidéo que j’ai trouvé sur le sujet (en anglais). Excellent geste avec la poire.
une autre:
Les choses à ne jamais faire
Ce sont des évidences mais il est toujours bon de le rappeler.
- On ne souffle pas dans le boîtier. Le souffle humain s’accompagne d’un nombre certain de contaminants dont éventuellement des gouttelettes de salive.
- Trop appuyer sur le swab. On ne récure pas un capteur. Le produit est suffisamment efficace pour dissoudre tout ce qui vit sur votre capteur.
- On ne fume pas durant une séance de nettoyage humide. Le produit est très inflammable.
- On ne se précipite pas. Même si cela peut impatienter, il est toujours préférable de rester serein et concentré sur ce que l’on fait.
- Faire son swab soi même quand on est médiocre en bricolage. Certains sites décrivent des méthodes « fait maison » avec une spatule de cuisine, du Pec pad et de l’alcool a 95°. Quand bien même le système repose sur le même principe (silicone) la spatule n’a pas la même résistance à l’effort que le swab. Il est indispensable pour ceux qui souhaitent quand même tenter l’aventure de comparer les deux et donc d’avoir les deux dans les mains. La promesse d’une économie est moins convaincante quand on a flingué un appareil entre 800€ et 2000€.
- Utiliser des cotons tige et les mouchoirs jetables. Il n’y a rien de mieux que cela pour rayer un capteur mais aussi les objectifs. A réserver aux extérieurs de l’appareil uniquement. Mouchoir jetable inclue : Sopalin, papier toilette etc…
- L’aspirateur, faut il expliquer pourquoi ?
Les choses à faire pour éviter la poussière
Changer les objectifs avec la bonne méthode
Il faut être rapide et efficace. Il faut aussi avoir un geste qui permet de ne pas faire de vent qui laisserai rentrer les contaminants.
La vidéo ci dessous est bien faite
Les bouchons
On ne le répétera jamais assez, ayez des bouchons et ne laissez pas le matériel traîner sans avoir remis les bouchons.
Le sac KOH
C’est une solution qui peut rendre service dans des environnements très poussiéreux. Le principe est de créer un environnement propre avant de changer les objectifs (ou de nettoyer). L’utilisation est simple. On met l’appareil et l’objectif dans le sac et on met en route le filtre. Entre 3 et 10 sont nécessaires suivant l’état de l’air. On peut ensuite grâce aux ouvertures manipuler avec peu de risque les éléments. Suivez le lien pour plus d’infos : Koh Dustless Bag System
Utiliser son zoom comme il se doit
Plus on zoom rapidement plus l’appel d’air est fort. Il est donc facile de comprendre qu’avec le bon geste et en évitant les « coup de zoom » on diminue le risque de faire rentrer les contaminants.
Entretien externe régulier
Tout simplement avant de la ranger dans son sac, un petit coup de chiffon ou encore de bombe à air sur l’extérieur de l’appareil sera une bonne chose.
Faites des inspections avant de partir à l’aventure. Cela ne coûte rien et peut éviter de shooter 300 photos mais avec un pâté en plein milieu car vous avez oublié de nettoyer la lentille avant de l’objectif. C’est bête hein.
Références
Sujet | Référence |
---|---|
Très bonnes vidéos de DustFreePhotography | DustFreePhotography |
KOH (poire HEPA + sac) | www.kohglobal.com |
Wiki poussière | Wikipédia – Poussière |
Trucs & astuces photographie | Blaise Fiedler |
Une bonne source en anglais | www.cleaningdigitalcameras.com |
Notes
Si vous pensez pouvoir apporter des améliorations vous pouvez me contacter.
Voila c’est fini.